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Histoire d’Ocquier

L’histoire d’Ocquier commence avant l’histoire, à une époque où l’homme n’est pas encore présent, une époque où un marais s’étend à l’emplacement et à proximité du bassin de natation, marais dans lequel viennent s’enliser cerfs, rennes, bisons, et d’autres encore. Tapies dans la grotte y faisant face, les hyènes tachetées attendent les imprudents.

Bien plus tard, une villa gallo-romaine s’implante à Vervoz et Ocquier, et un site défensif occupé par une petite garnison, se crée probablement en Chienrue.

Une période de stabilité due à la « Pax Romana » et la présence de deux chaussées romaines, de terres fertiles et d’une garnison, se révèlent favorables à la naissance d’une modeste agglomération, un embryon de village se dessine, mais reste cantonné à la Chienrue.

Même dans un relatif paradis, la guerre n’est jamais loin et les années 166 et 287 sont des années de cendres et de larmes, suite aux passages de peuples barbares venus de Germanie.

Ocquier, dont on attribue la fondation à saint Sigolin, appartenait à l’abbaye de Stavelot, c’est lui qui aurait fait construire la première église en 687.

Un diplôme daté de 862, attribué à Lothaire II confirme ce fait. Ocquier se limitait à cette époque, à la Chienrue, une église et probablement un moulin.

Les temps étaient durs. En 1042 débute une horrible famine, causée par des pluies incessantes, elle durera six ans.

C’est au XIème siècle également qu’une épidémie de lèpre, se répandit dans la région, le village ne fut pas épargné.

Les XIème et XIIème siècles voient le développement de la localité, par le don de moulins et de terres par un certain Gerulphe en 1096, et le rachat des moulins d’Etienne d’Arbrefontaine en 1105. Ces moulins allaient permettre, pendant des siècles, le ravitaillement en farine de l’abbaye et de la ville de Stavelot

C’est vers cette époque que fut construit le prieuré « la cour aux moines », ce qui permit le 10 mars 1100, la tenue d’un important synode par Otberg, évêque de Liège, auquel participèrent nombre d’autorités religieuses et laïques.

L’année 1150 vit l’incendie du village par les troupes de Godefroid de Montaigu et l’évêque de Liège, en guerre contre le comte de Namur. Bien sûr, Oquier appartenait à Stavelot et non à Namur, mais à une époque où les guerres étaient le délassement principal des seigneurs, ce détail avait peu d’importance, on trouvait toujours un motif pour justifier les excès.

C’est sans doute lors de la remise en état du village que furent construis les « Dix javelles » et l’église actuelle.

La mémoire populaire attribue « la Ferme aux grives » à l’ordre des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, actuellement appelé « Ordre de Malte », cela daterait l’origine possible de la ferme au XIIIème siècle. Cette ferme était une escale pour les pèlerins sur la route Liège-Compostelle.

Nous pouvons donc dire, que vers la fin du XIIIème siècle tous les bâtiments importants d’Ocquier étaient présents.

1379 voit notre village assister à la signature d’un traité de paix entre Eustache de Rochefort, le duc de Brabant, et Arnold de Hornes, évêque de Liège. A cette époque, l’église traversait un schisme et avait deux papes, un à Rome qui désignait pour évêque de Liège, Arnold de Hornes et un autre à Avignon qui désignait Eustache de Rochefort. Une guerre eut lieu entre les deux candidats et se termina par la nomination du candidat de Rome.

Le village se développe, et 1442 voit la première mention de la Grand-Rue, encore se termine-t-elle à l’église, pour se prolonger par l’actuelle rue de la Croix.

Dès 1490, sévit de nouveau une famine, elle durera sept ans, mais fut moins sévère que celle de 1042.

En 1606, un ouragan s’abattit sur ocquier, le clocher très élevé de l’église Saint-Remacle fut renversé.

Le XVIIème siècle, appelé le siècle des malheurs, vit le passage de nombreuses troupes, elles vivaient au détriment des populations, pillaient et rançonnaient les villageois, ceux-ci n’avaient d’autre choix que de constituer des milices pour se défendre de la soldatesque et d’envoyer les familles se cacher dans les bois pour échapper aux exactions.

Les guerres, la misère, le passage de nombreux étrangers parmi les troupes amenèrent de nombreuses épidémies, des villages voisins entiers disparurent à tout jamais.

Ce fut le cas de Boffeux, Wohine, Houjeon, et d’autres.

En 1653 un corps d’armée de 1200 hommes du prince de Condé, commandé par le comte de Duras, se présenta à Ocquier. A peine arrivé, irrité de l’accueil reçu, il fit incendier le village.

Les habitants se réfugièrent dans la Chienrue et dans la tour de l’église, ils firent preuve d’une résistance acharnée et héroïque qui ne prit fin que suite aux médiations de Scheffart de Mérode, seigneur de Vervoz, Contrairement aux promesses du comte de Duras, les défenseurs furent emprisonnés, et ne furent libérés qu’après plusieurs jours de captivité et le versement d’une forte rançon.

22 maisons, les moulins, les dix javelles et les 100 feniesses, avaient été réduites en cendres,

De 1758 à 1762, d’importants travaux furent réalisés à l’intérieur de l’église et au cimetière, sous l’impulsion du curé Laurenty Stabulentis. Celui-ci eut une fin tragique, car il mourut exsangue après trois jours d’agonie, suite à une saignée au bras mal réalisée.

La révolution française trouva peu d’écho à Ocquier, elle mit fin à la principauté de Stavelot, et nous incorpora dans le département de Sambre et Meuse, province de Namur, pour toute la durée du 1er empire.

En 1814, la tour de l’église fut abaissée à son niveau actuel, le millésime 1814 en fer forgé fixé sur la tour en atteste.

Après plusieurs changements administratifs de province, Ocquier réintégra la province de Liège en 1823, pour ne plus la quitter.

Après l’indépendance de la Belgique, l’histoire d’Ocquier, se confond avec celle du Pays.

 

L’évolution du village d’Ocquier est décrite à l’aide de cartes dans le document « Evolution du village d’Ocquier » . Voici à quoi ressemblait Ocquier à l’époque Gallo-romaine (En Visoul, Chienrue/Moulin, Amas – Léon Caris). Les zones entourées correspondent aux zones occupées à l’époque.